vendredi 23 octobre 2009

le gouvernement Harper et la transparence


Depuis quelques semaines, les preuves du manque de transparence du gouvernement conservateur se multiplient.

Le directeur parlementaire du budget, ce fonctionnaire dont la mission consiste à scruter les agissements du gouvernement en matière budgétaire et de redditions de comptes, vient de remettre son 3e rapport (http://www.parl.gc.ca/pbo-dpb) et rappelle avec force le gouvernement conservateur à l’ordre. Il reproche au dernier rapport du gouvernement dans la réalisation de son Plan d’action économique, le manque d’uniformité ainsi que des lacunes importantes au chapitre de renseignements que le gouvernement devrait avoir sous la main et qu’il devrait être capable de rendre disponibles sans délai. Il s’inquiète notamment de l’absence de divulgation des dépenses consacrées aux infrastructures. Cela dit, ce qui apparaît beaucoup plus problématique au directeur parlementaire du budget, c’est qu’entre les rapports, le gouvernement change les catégories et renomme les mesures, si bien que « ces changements rendent difficile le suivi des progrès au niveau de la mise en œuvre ». Et il ajoute « que cet état de choses pourrait compromettre la capacité du Parlement d’utiliser ces documents en tant qu’outil de surveillance du budget ». Le directeur parlementaire du budget compare les mesures mises de l’avant par l’administration Obama pour rendre compte de sa gestion et ne manque pas de souligner l’écart important qui existe entre les réalisations de l’administration américaine en matière de reddition de compte et de transparence et les lacunes du gouvernement conservateur dans ce domaine.

Il y a aussi la commission d’examen des plaintes concernant la police militaire qui a été mise sur pied pour faire la lumière sur le comportement de l’armée canadienne en Afghanistan. Des rumeurs sont à l’effet que l’armée canadienne aurait remis des prisonniers aux autorités afghanes, tout en sachant qu’ils risquaient d’être torturés. Ce qui serait contraire aux conventions de Genève dont le Canada est pourtant signataire. Le gouvernement multiplie les procédures pour empêcher la commission de faire correctement son travail. Le gouvernement n’aurait pas hésité à utiliser l’intimidation et la menace à l’endroit de témoins. Enfin, les multiples tentatives procédurales des avocats du gouvernement conservateur ont été tellement efficaces que la commission a suspendu ses travaux en attendant que la cour fédérale se prononce.

Et dire que ce gouvernement voulait faire les choses différemment!!!

Pierre Paquette