jeudi 11 février 2010

Le ministre Lebel, un béni-oui-oui de service


Le ministre Lebel n'apprécie pas le travail de l'opposition et plus particulièrement celui du Bloc Québécois. Dans sa sortie dans le journal le Quotidien où il fustige encore une fois le Bloc Québécois, le ministre se lamente qu'après deux décennies, celui-ci soit encore dans le paysage politique et il remet en cause sa pertinence. Le ministre fait semblant d'oublier que la présence du Bloc Québécois à Ottawa est la conséquence du choix des Québécoises et des Québécois qui d’élection en élection, n'en déplaise à Monsieur Lebel, ont jugé et continuent de juger qu'ils sont toujours mieux représentés par le Bloc Québécois sur la scène fédérale que par quiconque.

Plutôt que de chercher une explication sur l’appui solide dont bénéficie le Bloc Québécois sur la scène fédérale, le ministre en bon Québécois de service, se fait la courroie de transmission des conceptions archaïques de ses maîtres conservateurs qui voient dans l'opposition non pas un partenaire et un acteur important de la démocratie, mais une nuisance. Comme son gouvernement, le ministre n'aime pas et déteste tous ceux qui ne pensent pas comme lui. Or, heureusement pour les électeurs et les électrices du Québec, le ministre ne peut congédier le Bloc Québécois comme son gouvernement a pu le faire si facilement avec des fonctionnaires qui le contestaient publiquement. Le ministre ne comprend pas que ce qui fait la force des députées et des députés du Bloc Québécois, c'est qu'ils ne sont pas, contrairement aux députés conservateurs, des représentants d'Ottawa au Québec, mais bien des représentants du Québec à Ottawa.

Le Québec ne trouve pas son compte dans les politiques actuelles de ce gouvernement et les Québécoises et les Québécois font confiance au Bloc Québécois pour le faire savoir au gouvernement. Quels gestes concrets le ministre a-t-il posés lorsque son gouvernement a accordé des milliards pour venir en aide à l'industrie automobile de l'Ontario alors qu'il a réservé des miettes pour l'industrie forestière et manufacturière du Québec? Quelqu'un a-t-il entendu le ministre intervenir, pour défendre les intérêts du Québec en matière d'environnement quand on sait que les choix de son gouvernement vont à l'encontre des intérêts du Québec et de ses industries? Où le ministre a-t-il caché sa belle éloquence lorsqu'est venu le temps de dénoncer les dérives de son gouvernement dans le dossier des prisonniers afghans? Avez-vous entendu le ministre dénoncer le traitement que son gouvernement fait subir à Omar Khadr et que la Cour suprême elle-même a dénoncé. Le ministre n'a pas été bien bavard pour défendre les compétences du Québec en matière de valeur mobilière dont le gouvernement fédéral veut faire fi pour mettre sur pied un organisme unique pancanadien, dont le siège social sera à Toronto et ainsi marginaliser le monde financier québécois. On n'a pas beaucoup entendu le ministre dans la lutte que mène le Bloc Québécois dans la bonification du régime de l'assurance emploi. Les jeunes contrevenants devront se tourner vers quelqu'un d’autre s'ils veulent être réhabilités tout comme les gens qui pensent qu'un registre des armes à feu à son utilité et qui ne comprennent pas pourquoi le gouvernement par ses gestes l'a transformé en véritable passoire.

On pourrait multiplier les nombreuses occasions où ce ministre a préféré le silence assourdissant du béni-oui-oui de service qui approuve systématiquement les actes que pose son gouvernement et qui vont à l'encontre des intérêts et des valeurs du Québec plutôt que de les dénoncer comme on est en droit de s'attendre d'un représentant du Québec à Ottawa. Avec un pareil comportement, le ministre n'a pas fini de se questionner sur les raisons du succès et de la solidité du Bloc Québécois. Que le ministre continue de défendre les intérêts d'Ottawa au Québec comme il l'a fait jusqu'à maintenant et je peux lui garantir bien des nuits blanches qu'il passera à se questionner.



Pierre Paquette
Député de Joliette
Leader parlementaire du Bloc Québécois

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