mercredi 12 mai 2010

Le fédéralisme canadien pour répondre aux aspirations de la nation québécoise n'est qu'une grande illusion - Pierre Paquette

Vingt ans après l’échec de l’accord du lac Meech, le Bloc Québécois fait le constat que le fédéralisme n’est pas renouvelable et que la reconnaissance de la nation québécoise est purement symbolique. Au moment où les partis fédéralistes s’apprêtent à diminuer le poids politique du Québec à la Chambre des communes, voilà le message très clair que les Canadiens envoient aux Québécois qui croient encore que le Québec a un avenir dans le Canada. Pierre Paquette a déposé une motion hier, dans le cadre de la journée d’opposition du Bloc Québécois demandant à la Chambre des communes de constater que le fédéralisme canadien n’est pas renouvelable. Cette motion s’est heurtée au refus des députés des partis conservateur, libéral et néo-démocrate.

« Le rejet de notre motion par les trois partis fédéralistes vient souligner l’ampleur de leurs contradictions et leurs illusions quant au fédéralisme. En effet, ils ne sont pas prêts à admettre que le fédéralisme n’est pas renouvelable, et ce, même si les conditions liées à l’accord de Meech n’ont pas été comblées, 20 ans plus tard. Toutefois, ils ne sont pas davantage prêts à aller au-delà de la reconnaissance symbolique de la nation québécoise. Plus que jamais, au Bloc Québécois, nous sommes fermement convaincus que la souveraineté demeure la seule voie d’avenir pour la nation québécoise, qui pourra ainsi contrôler tous les leviers afin d’assurer son plein épanouissement. Il nous faudra compter sur une majorité démocratique des Québécoises et des Québécois qui exercent leur droit de décider de leur avenir en choisissant la souveraineté, car les Canadiens sont résolus à construire le Canada à leur manière, et ce, au détriment du Québec », a déclaré Pierre Paquette.

Selon le député bloquiste, les résultats du sondage réalisé par la firme Repère communication recherche pour le compte des IPSO et du Bloc Québécois, présentés lors du colloque du 8 mai, ont clairement démontré que la possibilité de réformer le fédéralisme canadien pour répondre aux aspirations de la nation québécoise n’est qu’une grande illusion. Pour les Canadiens, il n’y a aucune volonté d’accommoder, de quelque façon que ce soit, le Québec qui s’est pourtant fait imposer contre son gré la Constitution canadienne de 1982.

« Le rejet aujourd’hui de la motion d’opposition du Bloc Québécois illustre parfaitement le mirage canadien : alors que la porte est fermée à double tour pour le Québec, les partis fédéralistes continuent de nous faire miroiter l’image d’un Canada idéal qui serait prêt à nous accommoder. Les Québécois doivent regarder la réalité en face : toutes les avancées possibles pour le Québec dans le Canada qui font consensus auprès des Québécois sont rejetées par les Canadiens. Pire encore, les Canadiens nient carrément aux Québécois le droit de se séparer du Canada », a précisé Pierre Paquette.

Voici le texte de la motion du Bloc Québécois qui a été défaite hier par les députés conservateurs, libéraux et néo-démocrates :

« Que cette Chambre constate que le fédéralisme n’est pas renouvelable puisque, vingt ans après l’échec de l’Accord du Lac Meech, le Québec ne dispose pas du pouvoir de choisir trois juges à la Cour suprême du Canada, ni d’un droit de retrait avec compensation des programmes fédéraux dans ses champs de compétence, ni d’un réel véto en matière d’amendements constitutionnels et son statut de nation ne fait toujours pas l’objet d’une reconnaissance constitutionnelle. »

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