mercredi 26 mai 2010

Valeurs mobilières : les conservateurs s'obstinent

Le gouvernement veut empêcher le Parlement de travailler

Nouveau bras-de-fer entre l'opposition et le gouvernement conservateur


(*) Un nouveau bras de fer s’est engagé entre l’opposition et le gouvernement. Cette fois-ci l’objet de la controverse est de savoir si les comités permanents de la Chambre ont le pouvoir de contraindre des citoyens à témoigner et à produire les documents que les membres du comité jugent nécessaires pour effectuer leur enquête. Mardi dernier, le leader du gouvernement lors d’une déclaration ministérielle a soutenu que le personnel politique n’était pas contraignable et a donc refusé que des membres du personnel politique conservateur se présentent devant les comités. Nous vous présentons ici le discours de Pierre Paquette, le député de Joliette et leader parlementaire du Bloc Québécois en réponse aux prétentions du gouvernement.


Monsieur le Président,
Je suis extrêmement déçu d'avoir à me lever à la Chambre ce matin pour intervenir sur une déclaration ministérielle, ce qui n'est qu'une autre illustration du profond mépris qu'a le gouvernement conservateur envers le Parlement, les institutions qui le composent et la démocratie tout court.

Je me permets d'abord de déplorer que, contrairement à la pratique longuement établie à la Chambre, le leader du gouvernement a refusé de nous remettre le texte de sa déclaration ministérielle à l'avance, ce qui n'est pas vraiment étonnant. Comme on a pu le voir dans cette déclaration, un des arguments prétendument massue du gouvernement pour édicter une nouvelle directive voulant que le personnel politique des ministres et du premier ministre ne témoigne plus en comité est le caractère tyrannique du comportement de l'opposition.

Je pense que le public qui nous écoute pourrait déterminer très facilement qui, de l'opposition ou du gouvernement, a déclenché des élections en septembre 2008 pour ne pas avoir à rendre des comptes au Parlement, malgré la Loi électorale du Canada qui stipule que les élections doivent être tenues à date fixe.

En décembre 2008, qui a demandé la prorogation pour éviter de se faire défaire par l'opposition? C'est le gouvernement conservateur. Qui, en décembre 2009, a encore demandé la prorogation pour éviter de donner les documents que lui avait demandés la Chambre le 10 décembre dernier dans une motion? Il est très clair que c'est encore le gouvernement qui a des comportements tyranniques, et non l'opposition, qui fait simplement son travail.

Une des dernières fois que je me suis levé à la Chambre, c'était pour me prononcer sur l'entente intervenue le 14 mai dernier à la suite de votre décision du 27 avril sur les documents concernant des allégations de torture en Afghanistan. J'ai alors dit souhaiter qu'il y ait dorénavant un meilleur équilibre entre l'exécutif et le législatif. Plusieurs experts et des députés de l'opposition, dont des députés du Bloc québécois, considèrent qu'il y a actuellement un déséquilibre encore plus manifeste avec le gouvernement conservateur, où l'exécutif a beaucoup trop de pouvoirs par rapport au législatif. Et on en a une belle démonstration par la déclaration de ce matin.

Manifestement, malgré la décision historique que vous avez rendue le 27 avril dernier, le gouvernement n'a toujours pas compris le rôle du Parlement dans notre régime parlementaire. C'est pourtant énoncé très clairement dans votre décision du 27 avril: le rôle du Parlement est de demander des comptes au gouvernement. C'est ce que l'opposition, le Bloc québécois en particulier, a bien l'intention de faire.

Pour ce faire, le Parlement dispose de larges pouvoirs. À cet égard, la page 136 de la deuxième édition de La procédure et les usages de la Chambre des communes est citée dans votre décision:
Selon le préambule et l'article 18 de la Loi constitutionnelle de 1867, le Parlement jouit du droit de procéder à des enquêtes, d'exiger la comparution de témoins et d'ordonner la production de documents, des droits essentiels à son bon fonctionnement. Ces droits sont d'ailleurs aussi anciens que le Parlement lui-même.

Il est clairement établi que les comités parlementaires ont le pouvoir de convoquer des témoins.

Le O'Brien-Bosc, à la page 975, nous apprend que ce pouvoir n'est pas circonscrit: « Le Règlement ne prévoit pas de limitation [...] à ce pouvoir. En théorie, il peut s'appliquer à tout individu se trouvant au Canada. »

Toutefois, dans la pratique, il faut bien admettre que ce pouvoir connaît certaines limites. Un comité ne peut pas convoquer une personne qui n'est pas au Canada. Il ne peut pas non plus convoquer des parlementaires d'autres Chambres législatives protégés par le privilège parlementaire. Il ne peut pas non plus convoquer un député ou un sénateur de ce Parlement, pas plus que la gouverneure générale et les lieutenant-gouverneurs.

Depuis qu'on a appris que le leader du gouvernement allait nous lire cette déclaration ministérielle ce matin, j'ai bien cherché, et nulle part il n'est fait mention d'une exception qui s'appliquerait au personnel politique, et encore moins au personnel politique du gouvernement conservateur.

Pour justifier sa décision, le gouvernement, outre le fait que l'opposition aurait un comportement tyrannique, invoque le principe de la responsabilité ministérielle. Ce principe est défini ainsi dans le O'Brien-Bosc, à la page 32:
[...] que les ministres doivent rendre compte au Parlement. [...] Le principe de la responsabilité individuelle veut que les ministres soient comptables non seulement de leurs décisions comme chefs de ministère, mais également des actes de leurs subordonnés.

Ce principe veut dire qu'ultimement, le ministre est responsable des actes et des erreurs de ses subordonnés. Or, le gouvernement essaie de détourner le sens de ce principe. Selon ce principe, les subordonnés du ministre, ce n'est pas seulement son personnel politique, mais aussi l'ensemble du personnel du ministère dont il est responsable.

Or, ce principe de responsabilité ministérielle n'a jamais voulu dire et ne dira jamais que les subordonnés en question ne peuvent pas venir témoigner en comité. En effet, si on suit la logique du gouvernement, cela devient totalement absurde. Est-ce que cela veut dire que dorénavant, aucun fonctionnaire ne pourra venir en comité parlementaire pour expliquer un projet de loi du gouvernement, un programme ou une dépense?

En empêchant le personnel politique de témoigner, cela veut dire que le Parlement n'aura plus accès aux personnes qui sont les plus proches du pouvoir au quotidien et que ces dernières ne lui seront plus redevables.

Alors, la logique conservatrice est totalement contradictoire: plus on est proche du pouvoir, moins on est imputable. C'est exactement ce qu'on voit dans cette déclaration et ce n'est malheureusement que le dernier stratagème du gouvernement conservateur pour ne pas rendre des comptes. À nouveau, c'est un mépris incroyable face aux besoins du Parlement, ses pouvoirs et ceux de la démocratie.

Le ministre des Ressources naturelles a dit dans les médias hier que ce n'est pas au personnel politique de témoigner, que c'est aux ministres de le faire.

Est-ce que cela veut dire que le premier ministre va se présenter au Comité permanent de l'accès à l'information, de la protection des renseignements personnels et de l'éthique, à 11 heures, au lieu de Dimitri Soudas? Est-ce que c'est ce que nous dit la déclaration et ce que laisse entendre la dernière phrase de la déclaration ministérielle?

Est-ce que le premier ministre va être là, à 11 heures, au Comité permanent de l'accès à l'information, de la protection des renseignements personnels et de l'éthique?

En réalité, ce que le gouvernement vient de faire, c'est d'inventer un nouveau stratagème pour empêcher le Parlement de faire son travail. La vérité, c'est que le comité parlementaire ne peut pas contraindre un ministre à témoigner. La vérité, c'est que quand le sujet est trop délicat, les ministres conservateurs refusent de venir témoigner devant les comités.

La vérité, c'est qu'il y a quelques semaines seulement, le ministre des Ressources naturelles, celui qui déclarait hier que c'était au ministre, en vertu de sa responsabilité ministérielle, d'aller témoigner en comité, a refusé de venir témoigner sur l'affaire Jaffer.

La vérité, c'est que le gouvernement a un profond mépris du Parlement, des institutions et de la démocratie et qu'il cherche à l'heure actuelle à créer de toutes pièces une autre crise parlementaire afin de ne pas répondre de ses actes. Le Bloc québécois et j'espère tous les partis de l'opposition ne le laisseront pas faire, d'autant plus que cela interpelle la confiance envers le gouvernement.


Discours intégral de Pierre Paquette en réponse à la déclaration ministérielle sur les comités faite par le leader du gouvernement à la Chambre des communes le 25 mai 2010.

mardi 25 mai 2010

Sur les traces des patriotes...

Publié par Jean Dorion le 21 mai 2010 à 13:14

Le lundi 24 mai prochain, nous célébrerons la Journée nationale des patriotes. Cette journée est non seulement l’occasion de nous recueillir en mémoire de ceux qui ont sacrifié leur vie pour la reconnaissance de notre nation, mais également l’occasion de réfléchir au Québec d’aujourd’hui et de demain.

La lutte continue

Plusieurs événements nous rappellent la nécessité de poursuivre le combat pour la défense des intérêts du Québec et l’indépendance de notre nation. Pensons entre autres au rapatriement unilatéral de la Constitution en 1982 par le Canada, sans égard aux revendications du Québec et de René Lévesque, ou au fait que le Canada a carrément violé les règles démocratiques lors du référendum de 1995 en multipliant les fraudes et en contrevenant à la Loi électorale du Québec. Ou, plus près de nous, à la tentative actuelle des partis fédéralistes de réduire le poids politique du Québec à la Chambre des communes en augmentant le nombre de députés fédéraux en Alberta, en Ontario et en Colombie-Britannique.

Bref, pour les partis fédéralistes, la reconnaissance de la nation québécoise n’est qu’une coquille vide. Pas question de rendre cette reconnaissance effective ou d’accommoder le Québec de quelque façon que ce soit. C’est le Canada avant tout, et le Canada continue de se construire à sa façon, trop souvent au détriment des intérêts du Québec. D’ailleurs, selon un récent sondage, les Canadiens ne veulent toujours pas rouvrir une nouvelle ronde de négociation avec le Québec, et ce, vingt ans après l’échec de Meech. Pire encore, ils rejettent catégoriquement les cinq conditions de base de Meech et nient le droit au Québec de se séparer du Canada advenant un référendum gagnant.

Gilles Duceppe honoré

C’est dans ce contexte que la grande famille souverainiste se réunira au Gala des patriotes 2010, organisé par le Rassemblement pour un pays souverain (RPS), afin de souligner le chemin parcouru au Québec pour la reconnaissance de notre nation. J’aurai alors le privilège de présenter le récipiendaire du prix Louis-Joseph-Papineau, Gilles Duceppe.

Siégeant à titre de député souverainiste à Ottawa depuis 1990 et ayant participé activement à la fondation du Bloc Québécois après l’échec de l’Accord du lac Meech, il va sans dire que la contribution de notre chef à la défense des intérêts du Québec est des plus considérables. Il a consacré, au cours des 20 dernières années, son temps et ses énergies à l’avancement de la cause souverainiste, et il le fait d’ailleurs toujours avec la même passion et la même inspiration.

Merci Gilles!

Jean Dorion
Député de Longueuil–Pierre-Boucher

http://blogue.blocquebecois.org/2010/05/21/sur-les-traces-des-patriotes%e2%80%a6/

Lucien Bouchard, 21 mai 1990

Publié par Le Blogueur Québécois le 21 mai 2010 à 13:00

Le 21 mai 1990, Lucien Bouchard, ministre au sein du cabinet fédéral de Brian Mulroney, démissionne. Il déclare ne pas pouvoir accepter une dilution des cinq conditions minimales posées par le Québec pour réintégrer la Constitution canadienne.

« Ce qui devait être une démonstration de générosité et de respect pour le Québec a, au contraire, accentué la ligne de fracture de ce pays et donné libre cours à une recrudescence de préjugés et d’émotions qui ne font honneur à personne. C’est ainsi que le Québec, dont il s’agissait d’obtenir le pardon, a été au contraire mis sur la sellette. »

« Le gouvernement du Québec ne pourra souscrire à ces propositions. J’en suis sûr, autant que je l’espère. Le Québec se trouvera, de nouveau, isolé. C’est ce qu’il fallait à tout prix éviter. Le rôle de victime qui a été dévolu, en 1982, au Québec n’est déjà pas si glorieux qu’il faille, en 1990, lui faire jouer celui de coupable. Par un hypocrite détournement de l’opération initialement conçue, on autorisera ainsi certains historiens à faire porter par le Québec l’odieux d’avoir sabordé, en 1990, vos [le premier ministre Mulroney] efforts de réconcicliation nationale. »

« Seul un État québécois, démocratiquement nanti d’un mandat clair, fondé sur la récupération de ses pleines attributions, disposera de l’autorité politique nécessaire pour négocier l’association canadienne de demain […] »

- Lucien Bouchard, dans sa lettre de démission du Parti progressiste-conservateur, le 22 mai 1990

http://blogue.blocquebecois.org/2010/05/21/lettre-de-lucien-bouchard/

vendredi 14 mai 2010

PIERRE PAQUETTE ET SON ÉQUIPE RELÈVENT LE DÉFI CLIMAT 2010



Dans le cadre du Défi climat 2010, sous le thème « Parce que chaque geste compte », qui se tenait entre le 10 mars et le 30 avril 2010, le comité exécutif du Bloc Québécois de Joliette ainsi que Pierre Paquette et ses employés ont agi en faveur de l’environnement en posant des gestes éco-responsables et en privilégiant les loisirs actifs.

« D’abord, je tiens à féliciter les entreprises et organisations de la circonscription de Joliette qui se sont engagées à respecter l’environnement dans le cadre du Défi Climat 2010. Dans la région, nous avons pu compter entre autres, sur la participation des employés du Cégep régional de Lanaudière à Joliette, de la ville de Joliette et de la MRC Matawinie. Je tiens particulièrement à souligner la participation de la cimenterie de Joliette. Les 209 employés de la compagnie Holcim qui ont participé volontairement à Défi Climat cette année ont posé des gestes concrets pour réduire leur empreinte sur l’environnement. De plus, la participation active du Carrefour Jeunesse-emploi Matawinie, qui se trouve dans la liste du palmarès des campagnes les plus performantes 2010 dans la catégorie “organisation de 15 à 100 employés avec 100 % de participation” mérite une ample reconnaissance de ma part. De plus, je ne peux passer sous silence la performance ambitieuse de l’usine Bridgestone de Joliette qui se retrouve aussi dans la liste du palmarès dans la catégorie “organisation de 1000 à 4 999 employés” Bravo! », a mentionné Pierre Paquette.

« La campagne Défi Climat 2010 a été pour moi une manière de perpétuer mes engagements face à l’environnement. Déjà, lors des élections de 2008, je m’étais engagé à faire une campagne « carbone zéro ». Afin de contrer les gaz à effets de serre émis lors de mes déplacements dans la circonscription : 30 arbres ont été plantés le 9 avril 2009. Et maintenant que mes locaux sont situés dans le centre-ville de Joliette, moi et mon équipe pouvons limiter nos déplacements en voiture », a indiqué le député bloquiste.

« Nous sommes fiers de nos réalisations pour une première année de participation au Défi. Grace à notre travail de sollicitation, environ 50 personnes ont adhéré au défi, ce qui, selon les statistiques d’engagements pris par les participantes et les participants, fera épargner un total de 65 971 kg de CO² par année, soit 65 tonnes de gaz à effet de serre (GES). Nous nous sommes aussi engagés à faire davantage de récupération lors de nos activités. Lors de mon investiture, tout était vert. Dans le cadre de l’activité cabane à sucre du Bloc Québécois de Joliette, nous avons récupéré les coquilles d’œufs qui ont été utilisées lors de la journée. Croyez-le ou non, toutes ces coquilles se sont retrouvées dans mon compost! », s’est exclamé le député de Joliette, Pierre Paquette.

« C’est avec conviction et enthousiasme que nous nous engageons à en faire davantage. Par exemple, nous nous engageons à composter tous les épis de maïs dont nous disposerons à notre prochaine épluchette de blé d'Inde qui regroupe plus d’une centaine de personnes », a souligné le député de Joliette, Pierre Paquette.

« Il est important de passer à l’action immédiatement. La lutte aux changements climatiques est l’affaire de toutes et de tous. De simples gestes peuvent faire la différence. Plus nous serons nombreux à lutter contre les changements climatiques, plus notre impact sera significatif. Je lève mon chapeau à tous les participants du Défi Climat 2010! Félicitation! », a conclu Pierre Paquette, député du Bloc Québécois à la Chambre des communes.

jeudi 13 mai 2010

Le colloque conjoint du Bloc et des Intellectuels pour la souveraineté (IPSO)


Samedi le 8 mai s’est tenu à Montréal un colloque qui soulignait les 20 ans de l’échec du lac Meech. Ce colloque intitulé « 20 ans après Meech : quel est l’avenir du Québec dans le Canada » avait été précédé d’un sondage qui cherchait à connaître l’état de l’opinion au Québec et au Canada sur divers sujets. Ce sondage couvrait trois grands thèmes : les deux solitudes nationales, le partage des pouvoirs : deux visions opposées et l’accession du Québec à la souveraineté. Pour ceux et celles qui se bercent d’illusions et qui continuent de penser que le fédéralisme canadien est réformable, ils devront faire leur deuil. Les résultats de ce sondage sont dévastateurs pour ceux qui pouvaient croire encore à une quelconque ouverture du Canada vis-à-vis la spécificité du Québec.

Les résultats de ce sondage sont saisissants à plus d’un titre. Presque toutes les réponses du sondage québécois sont le reflet inversé des réponses de la partie canadienne du même sondage. Jugez-en. Les Québécois se disent d’abord Québécois à 57 % tandis que 64 % des Canadiens se disent Canadiens avant de se dire Ontariens, Manitobains, etc. Les Canadiens sont 67 % à considérer le gouvernement fédéral comme le gouvernement le plus important, alors que 58 % des Québécois considèrent que cet attribut revient au gouvernement de Québec. À la question : Les Canadiens devraient accepter le fait qu’il existe deux nations et deux langues au Canada les Québécois sont d’accord à 90 % alors que seulement 59 % des Canadiens sont d’accord. Lorsqu’on aborde le respect par le gouvernement fédéral de la loi 101 sur le territoire du Québec, là encore les opinions sont irréconciliables. Alors que 90 % des Québécois sont d’accord, 74% des Canadiens s’opposent à cette affirmation. Plus troublant encore 47 % des Canadiens jugent que des partis souverainistes n’ont pas le droit de se faire élire au Parlement fédéral alors que 71 % de Québécois trouvent cela tout à fait normal. Cela en dit long sur la démocratie à la canadienne.

Québécois et Canadiens semblent sur la même longueur d’onde lorsqu’on évoque la possibilité de réformer le fédéralisme pour satisfaire le Québec et le Canada puisque 78 % des Québécois et 73 % des Canadiens sont d’accord. Mais cette belle unanimité se détériore lorsqu’on demande si le Canada devrait ouvrir une nouvelle ronde de négociations afin de trouver une entente constitutionnelle qui satisferait le Québec. La réalité apparaît alors crûment : alors que 82 % des Québécois souscrivent à cette proposition, 61 % des répondants canadiens s’y opposent. Ceux qui rêvent encore de voir une quelconque manifestation d’ouverture de la part du Canada pour corriger l’affront du rapatriement de la constitution sans l’accord du Québec en 1982 devront repasser.

S’il n’y a rien à espérer sur le front des deux solitudes, peut-être aurons-nous plus de succès avec le partage des pouvoirs. Voyons voir. La constitution canadienne devrait reconnaître que le Québec forme une nation? Les Québécois sont d’accord avec cette formulation à 73 % alors que les Canadiens s’y opposent à 83 %. Ce qui est intéressant dans ce résultat c’est qu’à 73 % on déborde largement la seule mouvance souverainiste. Ce que ce chiffre démontre c’est qu’une majorité de Québécois, toutes allégeances confondues, considère que le Québec forme une nation. Continuons. Est-ce que la constitution canadienne devrait reconnaître au Québec un droit de retrait avec compensation financière pour tout programme fédéral ? Encore-là, opposition presque mécanique : 70 % des Québécois sont pour alors que 81 % des Canadiens sont contre. Résultats similaires quant à savoir si le Québec devrait avoir pleine juridiction sur l’immigration sur son territoire. Les Québécois sont d’accord à 78 % et les Canadiens sont contre à 77 %. Comme l’a dit un observateur au colloque, ce sondage a quelque chose de lassant et de répétitif puisqu’il ne recèle aucune surprise si ce n’est le durcissement de l’opinion publique canadienne vis-à-vis les aspirations du Québec. Idem pour la nomination par Québec de trois juges de tradition civiliste à la Cour suprême du Canada. 83 % pour/73 % contre. Oui, oui. Vous ne vous trompez pas. Les Québécois sont pour, les Canadiens sont contre. C’est le même résultat pour l’obtention d’une portion plus large des revenus fiscaux en faveur du Québec ou encore lorsqu’on demande si le gouvernement québécois devrait avoir plus de pouvoirs pour protéger la langue et la culture françaises au Québec. Quant à étendre la capacité du Québec à signer des ententes internationales dans ces champs de compétence, il faut oublier ça. Les Canadiens s’y opposent à 79 %. Comme ils s’opposent à ce que le Québec obtienne un statut particulier dans la fédération. Et comme si ce n’était pas assez, une majorité de Canadiens (56 %) sont d’accord pour centraliser les pouvoirs à Ottawa pour mettre un terme aux revendications du Québec. Dans ce contexte ce n’est pas demain la veille, comme on dit, que le Québec obtiendra une réponse favorable à ces demandes traditionnelles et à ses nouveaux besoins.

Voyons maintenant le troisième volet de ce sondage. La souveraineté du Québec. Le Québec a le droit de se séparer du Canada. Sans surprise 62 % des Québécois reconnaissent ce droit alors que 70 % des Canadiens s’y opposent. Ce qui est troublant dans ce résultat c’est que les Canadiens nient le droit du Québec à l’autodétermination. Pourtant, le Canada est membre et signataire de la charte des Nations Unies qui reconnaît le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Est-ce que le 50 % des voix plus une voix est suffisant pour que le Québec devienne souverain? Pour les Québécois : « oui » à 53 %, mais pour les Canadiens, c’est « non » à 75 %. Mais il y a pire. Qui devrait fixer la majorité requise pour un futur référendum sur la souveraineté? Le Québec ou le Canada? Eh bien cramponnez-vous. Pour 65 % de Québécois, c’est le Québec et pour 89 % des Canadiens sondés c’est le Canada!!! Mais il y a encore mieux. Qui du Québec ou du Canada devrait avoir le droit de formuler la question référendaire? Comme on pouvait s’y attendre, 72 % des Québécois pensent que c’est la prérogative du Québec et 87 % des Canadiens pensent naturellement que cela revient au Canada. Par contre, on observe une légère embellie à savoir si le Canada devrait refuser toute négociation sur la souveraineté du Québec. Les Québécois sont en désaccord avec cette affirmation à hauteur de 73 %, alors que seulement 55 % des Canadiens s’opposent à toute négociation. Ce début de fléchissement dans l’opposition est peut-être révélateur d’une certaine fatalité. On pourrait penser que les Canadiens se sont résignés : puisque les Québécois ne veulent pas rester à quoi bon les retenir. Négocions!!!

Au-delà des chiffres, ce que ce sondage met en lumière c’est la totale fermeture du Canada et de sa population à l’endroit de la nation du Québec et de ses aspirations. Bref, ceux qui espéraient encore ne trouveront rien dans ce sondage pour se réjouir. Comme le disait récemment notre chef aux participants du colloque : Les Québécois doivent en prendre acte.

Ce Canada idéal qui serait prêt à nous accommoder, ce n’est qu’un mirage. En ce sens, ceux qui pensaient en 1990 qu’avec l’Accord du Lac Meech, il y avait trois options aux Québécoises et aux Québécois doivent prendre conscience que ce n’est plus le cas : la réforme du Canada n’est pas et n’est plus possible. Il ne reste que deux voies : la marginalisation et la folklorisation de la nation québécoise dans un Canada qui se construit selon ses besoins ou la souveraineté du Québec.

Pour moi, il est très clair que seule la souveraineté représente l’option qui répond aux besoins et aux aspirations de la nation québécoise.

Pierre Paquette
Député de Joliette
et leader parlementaire du Bloc Québécois

mercredi 12 mai 2010

Le fédéralisme canadien pour répondre aux aspirations de la nation québécoise n'est qu'une grande illusion - Pierre Paquette

Vingt ans après l’échec de l’accord du lac Meech, le Bloc Québécois fait le constat que le fédéralisme n’est pas renouvelable et que la reconnaissance de la nation québécoise est purement symbolique. Au moment où les partis fédéralistes s’apprêtent à diminuer le poids politique du Québec à la Chambre des communes, voilà le message très clair que les Canadiens envoient aux Québécois qui croient encore que le Québec a un avenir dans le Canada. Pierre Paquette a déposé une motion hier, dans le cadre de la journée d’opposition du Bloc Québécois demandant à la Chambre des communes de constater que le fédéralisme canadien n’est pas renouvelable. Cette motion s’est heurtée au refus des députés des partis conservateur, libéral et néo-démocrate.

« Le rejet de notre motion par les trois partis fédéralistes vient souligner l’ampleur de leurs contradictions et leurs illusions quant au fédéralisme. En effet, ils ne sont pas prêts à admettre que le fédéralisme n’est pas renouvelable, et ce, même si les conditions liées à l’accord de Meech n’ont pas été comblées, 20 ans plus tard. Toutefois, ils ne sont pas davantage prêts à aller au-delà de la reconnaissance symbolique de la nation québécoise. Plus que jamais, au Bloc Québécois, nous sommes fermement convaincus que la souveraineté demeure la seule voie d’avenir pour la nation québécoise, qui pourra ainsi contrôler tous les leviers afin d’assurer son plein épanouissement. Il nous faudra compter sur une majorité démocratique des Québécoises et des Québécois qui exercent leur droit de décider de leur avenir en choisissant la souveraineté, car les Canadiens sont résolus à construire le Canada à leur manière, et ce, au détriment du Québec », a déclaré Pierre Paquette.

Selon le député bloquiste, les résultats du sondage réalisé par la firme Repère communication recherche pour le compte des IPSO et du Bloc Québécois, présentés lors du colloque du 8 mai, ont clairement démontré que la possibilité de réformer le fédéralisme canadien pour répondre aux aspirations de la nation québécoise n’est qu’une grande illusion. Pour les Canadiens, il n’y a aucune volonté d’accommoder, de quelque façon que ce soit, le Québec qui s’est pourtant fait imposer contre son gré la Constitution canadienne de 1982.

« Le rejet aujourd’hui de la motion d’opposition du Bloc Québécois illustre parfaitement le mirage canadien : alors que la porte est fermée à double tour pour le Québec, les partis fédéralistes continuent de nous faire miroiter l’image d’un Canada idéal qui serait prêt à nous accommoder. Les Québécois doivent regarder la réalité en face : toutes les avancées possibles pour le Québec dans le Canada qui font consensus auprès des Québécois sont rejetées par les Canadiens. Pire encore, les Canadiens nient carrément aux Québécois le droit de se séparer du Canada », a précisé Pierre Paquette.

Voici le texte de la motion du Bloc Québécois qui a été défaite hier par les députés conservateurs, libéraux et néo-démocrates :

« Que cette Chambre constate que le fédéralisme n’est pas renouvelable puisque, vingt ans après l’échec de l’Accord du Lac Meech, le Québec ne dispose pas du pouvoir de choisir trois juges à la Cour suprême du Canada, ni d’un droit de retrait avec compensation des programmes fédéraux dans ses champs de compétence, ni d’un réel véto en matière d’amendements constitutionnels et son statut de nation ne fait toujours pas l’objet d’une reconnaissance constitutionnelle. »

mardi 11 mai 2010

COQUETEL DÎNATOIRE DANS LE CADRE DES 30 ANS DU RÉFÉRENDUM DE 1980

Le 20 mai prochain marquera le 30e anniversaire du référendum de 1980. Dans le cadre de cet événement mémorable, le Bloc Québécois de Joliette accueillera des membres du comité du OUI de Joliette de 1980 qui viendront partager leurs souvenirs lors d’un coquetel dînatoire. Sous le thème « À la prochaine – René Lévesque », le député de Joliette et leader parlementaire du Bloc Québécois, Pierre Paquette, a choisi de tenir cette activité de financement pour souligner le travail continu au sein du projet souverainiste dans la région de Roland Harnois qui était à l’époque président du comité du OUI de Joliette et directeur général de la SNQL, René Charrette qui lui, était responsable des communications de cette même campagne et d’Alain Généreux qui en plus d’être membre du comité du OUI, présidait la SNQL et préside actuellement le comité exécutif du Bloc Québécois de Joliette.

Rappelons-nous que l’an dernier, le gouvernement conservateur imposait d’importantes coupes en culture, sphère d’activité très importante au Québec et dans la région de Joliette. Dans le but d’encourager les artisans de la région et d’ainsi faire découvrir les talents de chez nous, le comité exécutif du Bloc Québécois de Joliette et son député Pierre Paquette ont choisi d’inscrire l’activité entre l’histoire et la culture. Dès 17 h, les participants à l’activité auront droit à des discours des membres du comité du OUI de Joliette de 1980 accompagné d’articles et de photos d’époque ainsi que d’anecdotes. Dès 19 h, la culture entrera en scène avec la présentation d’un Molière « Le médecin malgré lui, le médecin volant ». L’activité se tiendra au théâtre l’Aube des saisons à Joliette.

Pour les personnes intéressées à se procurer des billets, ou pour des informations supplémentaires, nous vous prions de contacter Jacques Plante au (450) 803-8345.