lundi 11 mai 2009

Quatre raisons pour réformer en profondeur le régime d’assurance-emploi

Publié par Pierre Paquette le 10 mai 2009 à 10:28

La récession perdure et les pertes d’emplois se multiplient au rythme de plus de 2000 chômeurs supplémentaires par jour au Canada. Plus de la moitié de ces chômeurs n’auront pas accès à l’assurance-emploi dans les conditions actuelles. Devant cela, les conservateurs jugent qu’il est urgent de ne rien faire à cause de leur idéologie et de leur incapacité à réagir correctement à la situation.

Le Bloc Québécois a proposé un deuxième plan d’aide pour Agir maintenant et passer à travers la crise économique qui intègre une vaste réforme du régime d’assurance-emploi. Cette réforme bonifie le régime d’assurance-emploi avec :

Un seuil d’admissibilité de 360 heures pour tous;

Une hausse du taux des prestations de 55 à 60 % du salaire assurable;

L’élimination du délai de carence de deux semaines;

Le calcul des prestations sur la base des 12 meilleures semaines;

La mise sur pied d’un véritable programme de soutien au revenu pour les travailleurs âgés, autrefois appelé PATA.

Agir dans ce domaine est une exigence politique, économique, sociale et morale.

Une exigence politique, car le sentiment général dans la population, c’est qu’il y a deux poids, deux mesures. Si vous êtes banquier ou constructeur automobile en difficulté, le robinet de l’argent public sera ouvert par les conservateurs immensément plus que pour un travailleur licencié. Il faut corriger cette réalité qui mine la confiance en la démocratie. C’est pourquoi le Bloc Québécois propose d’investir 7,9 milliards de dollars sur deux ans pour rétablir l’équilibre et assurer un soutien aux premières victimes de la crise, les personnes en chômage.

Une exigence économique, car s’il est bien de faire couler du béton, il faut plus. Il faut un plan de relance qui agisse sur tous les leviers, consommation comme investissement, la reprise de ce dernier passe largement par le soutien à la première. C’est bien connu, une personne en chômage dépense généralement la totalité de ses prestations, injectant de l’argent dans l’économie, en particulier au plan local. De plus, cet argent a un effet multiplicateur qui fait que chaque dollar de prestation consommé provoquera pour 1,60 $ d’activités économiques.

Une exigence sociale, car on ne pourra pas éviter la montée du chômage. Lorsque la reprise économique sera au rendez-vous, ce qui est loin d’être à l’horizon, les pertes d’emplois se poursuivront pendant des mois. Il faut améliorer l’indemnisation de toutes les catégories de chômeurs et de chômeuses pour leur éviter l’appauvrissement et réorienter la politique de l’emploi en mettant le paquet sur la formation. Cela veut dire bonifier les transferts vers le Québec et les provinces ainsi qu’assouplir les règles actuelles de l’assurance-emploi. En ce temps de crise, il faut favoriser le maintien à l’emploi et la création d’emploi plutôt que de favoriser les heures supplémentaires.

Une exigence morale, car le gouvernement fédéral, libéral ou conservateur, a détourné plus de 54 milliards de dollars de la caisse d’assurance-emploi à d’autres fins. Comme la vérificatrice générale l’a affirmé à maintes reprises, le gouvernement a violé l’esprit de la loi. Le fédéral n’a moralement pas d’autre choix que de venir en aide aux chômeurs en bonifiant le régime d’assurance-emploi : 7,9 milliards de dollars sur deux ans, ce n’est qu’un premier versement sur la dette de 54 milliards de dollars.

Pour le Bloc Québécois, pour la nation québécoise, pour les travailleurs et les travailleuses, la bonification à l’assurance-emploi est bel et bien une exigence morale, sociale, économique et politique!

Pierre Paquette
Économiste
Député de Joliette
Leader parlementaire du Bloc Québécois

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